Speech Michel voor Wereldbank: "Betere afstemming nodig tussen donateurs inzake goed bestuur en de hiertoe benodigde hervormingen" (fr)

dinsdag 25 april 2006

SPEECH/06/258

Louis MICHEL

Commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire

Inhoudsopgave van deze pagina:


1.

«Les donateurs doivent approfondir leur dialogue sur le concept de gouvernance et les réformes qu'elle implique»

Comité du Développement de la Banque Mondiale

Washington, 3 avril 2006

Je vous remercie d'avoir invité la Commission Européenne à s'exprimer dans le cadre de cette importante réunion.

Nous nous sommes tous engagés à changer nos pratiques afin d'améliorer l'impact de nos activités. Nous connaissons l'importance de l'harmonisation. Si 2005 a été l'année des grands repositionnements stratégiques, 2006 et les années suivantes doivent être celles de la mise en ouvre et des premiers résultats concrets sur le terrain.

C'est un défi que nous ne pouvons relever qu'ensemble, collectivement. Parce qu'il touche à la division du travail et donc à la refonte de l'architecture internationale de l'aide au développement. Aussi parce que nous sommes à un moment charnière pour éviter une rupture entre nos promesses et nos actes. Il y a de notre crédibilité. Nous ne pouvons nous permettre un échec. Et enfin parce que cette option n'est pas totalement neutre politiquement.

Représentant 55% de l'aide globale et 80% de l'augmentation annoncée et promise, il est naturel pour l'Union Européenne de s'engager avec force dans cet effort de cohérence. C'est la raison pour laquelle nous venons d'adopter, entre européens, un ensemble substantiel de mesures destinées à mettre en oeuvre concrètement les principes d'harmonisation, d'appropriation, d'alignement et de responsabilisation. Tout cela donne corps - en allant d'ailleurs plus loin - aux conclusions et engagements de la déclaration de Paris.

Permettez-moi trois remarques :

2.

Gouvernance

La première concerne le thème de la gouvernance. C'est une des clefs du développement, aussi bien dans sa dimension politique qu'économique. La plupart d'entre nous en ont fait une priorité de leur action. C'est une nécessité absolue. Mais ce n'est pas sans risque.

S'il est un domaine où l'harmonisation est nécessaire, c'est bien celui-là. Nous pouvons diverger sur certains aspects de la gouvernance. Mais il me semble que ces divergences ne sont pas suffisamment profondes que pour générer un système de couches additionnelles et désorganisées de conditionnalités successives et disparates, voire contradictoires.

L'important est de ne pas partir en ordre dispersé. La bonne gouvernance, et les réformes qu'elles impliquent justifient un dialogue entre nous, donateurs, puis un dialogue avec le pays. Pour apporter des réponses graduelles, proportionnées et adaptées. Si nous n'en sommes pas capables alors la situation pour nos partenaires sera de plus en plus ingérable.

3.

Aide plus flexible et plus prévisible

La seconde remarque m'est inspirée par le message du Global Monitoring Report : les pays ont besoin de plus d'aides, mais aussi d'aides plus flexibles et plus prévisibles. Cette combinaison entre prévisibilité et flexibilité de l'aide est difficile mais nécessaire. C'est très bien de l'écrire, mais nous devons reconnaître qu'il y a un problème dans ce que nous faisons actuellement : nous faisons soit de l'aide projet, aide plutôt prévisible mais non flexible, soit de l'aide budgétaire, aide flexible mais parfois moins prévisible.

Ceci dit, et à condition de répondre à ce problème de prévisibilité, je suis personnellement un fervent partisan de l'aide budgétaire, chaque fois que les conditions le permettent.

4.

Result Lending

Finalement, il serait temps de tirer les leçons de l'absence de résultats sur les appuis que nous apportons et d'envisager de passer dans certains cas du « policy lending » au « result lending».

A ce propos, je pense que l'expérience de la Commission Européenne peut être utile. Depuis plusieurs années, nous lions une partie des appuis budgétaires à des résultats concrets en terme d'amélioration des conditions de vie des populations.

5.

Conclusion

En conclusion, 2006 sera sur ces thèmes, le début des années de vérité. On ne peut pas en même temps plaider pour plus d'harmonisation et quand il s'agit de traduire cette nécessité en acte, nous retrancher derrière des agendas de repli individuels qui sont souvent dérisoires au regard des enjeux humains qu'ils représentent.